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- Un amour de jeunesse, de Mia Hansen-Love (France, 2011)
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Au ciné-cité les Halles
Quand ?
Mardi soir, à 20h30
Avec qui ?
MaFemme
Et alors ?
C’est malheureux à dire, mais l’heure d’une première remise en question est déjà venue pour Mia Hansen-Love, la trentaine tout juste atteinte. Non pas que le succès lui soit monté à la tête et l’ai faite dévier de sa route. Plus simplement, le modèle de cinéma avec lequel elle s’est révélée au moment de Tout est pardonné et qu’elle reconduit depuis est devenu un cocon dogmatique bien trop confortable. Ses talents certains de scénariste et de réalisatrice s’y expriment à leur aise, c’est une évidence ; mais en dépit de cela Un amour de jeunesse tourne souvent à vide, replié sur lui-même et ses convictions. L’histoire est pourtant hautement romantique. Camille, quinze ans, aime à la folie Sullivan. Lui ne l’aime pas assez pour renoncer à un projet de long séjour en Amérique du Sud, au cours duquel il finit par rompre la relation épistolaire qu’il maintenait encore avec Camille, et ainsi tout contact avec elle. Huit années plus tard, alors que Camille a trouvé une autre voie à suivre pour construire une vie et occulter sa solitude (l’architecture, et un architecte, Lorenz), Sullivan réapparaît par hasard… et leur amour de jeunesse est toujours bien vivant.
L’histoire est forte, mais le film est faible car il en fait une lecture exclusivement linéaire. C’est la manière de procéder propre à Hansen-Love : plutôt que de leur faire vivre une histoire, faire vivre tout court ses personnages. Les suivre au fil du chemin improvisé qui se dessine devant eux, au lieu de leur imposer un parcours précis et de les déplacer de force le long de celui-ci. La résolution est tout à fait louable, évidemment. Mais Un amour de jeunesse apporte la preuve par le contraire que pour se concrétiser en films de la même valeur, cette intention a besoin d’un protagoniste au sein du récit qui apporte du drame, du doute – des aspérités. Les pères fragiles et sur la brèche de Tout est pardonné et Le père de mes enfants tenaient ce rôle. Sans cela, la route est bien trop plate, comme ici où une fois les situations successives (Camille et Sullivan, Camille et Lorenz, à nouveau Camille et Sullivan dans une liaison secrète cette fois…) exposées, le film s’enferme dans un mécanisme de répétition monotone et finalement assez exclusif. Chacun des chapitres connait un tel passage à vide. Ces errances sont vraiment regrettables, car s’y égare tout ce que l’œil et l’instinct de cinéaste de Hansen-Love créent de beau naturellement, sans effort. Son sens du cadre et de la lumière, en particulier, prodigue aux personnages et aux lieux un sentiment de vérité, d’existence palpable et émouvant. On ne décroche jamais totalement devant Un amour de jeunesse. Mais on aurait aimé que son auteur consente à y mettre plus de friction, de fiction.