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- Mon beau-père et nous (Little Fockers), de Paul Weitz (USA, 2010)
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Où ?
Au MK2 Quai de Loire
Quand ?
Dimanche en fin d’après-midi, à 18h
Avec qui ?
Seul
Et alors ?
Les deux premiers épisodes de la série des Mon beau-père et… (d’abord moi, puis mes parents et moi) étaient dans le ventre mou de la comédie américaine, incapables de concrétiser sur la durée d’un long-métrage le pitch de départ – Robert De Niro s’auto-parodiant en méchant bourru et menaçant est le beau-père de Ben Stiller entretenant son rôle de gentil niais et vulnérable. Le troisième volet semble avoir mis le doigt sur ce qui clochait : l’inutile velléité de raconter une histoire, qui a pour principal effet de ralentir le rythme et d’empiéter sur l’efficacité comique. Délesté d’enjeux – trop – sérieux, Mon beau-père et nous se retrouve condensé sur à peine plus d’une heure et demie et peut y dérouler tranquillement sa poignée de filons comiques. Lesquels nous sont désormais familiers : Greg Focker / Ben Stiller et son beau-père ex-agent de la CIA (Robert De Niro) ne peuvent pas se supporter et passent leur temps à se faire des crasses ; Kevin, un ancien amant de Pam, la femme de Greg, tourne autour de celle-ci et son côté gendre idéal provoque autant l’admiration du beau-père que la crispation de Greg.
Le fait que Kevin soit joué par Owen Wilson provoque une renaissance en mode mineur du duo culte Zoolander / Hansel, et ce d’autant plus que la personnalité de Kevin et sa rivalité avec Greg sont exacerbées au-delà du réaliste – voir les gags du tatouage, et de la fête d’anniversaire géante que Kevin organise pour les enfants de Greg. Un autre duo savoureusement reformé le temps d’une scène, juste pour rire, est encore plus mythique : observer Robert De Niro et Harvey Keitel s’engueuler pour des histoires de retard de chantier quarante ans après leurs premiers grands rôles communs chez Scorsese procure un plaisir mineur mais délectable. Outre Keitel, Jessica Alba est une autre injection de sang neuf bienvenue. Son personnage est la cause de deux pistes comiques dont l’enchevêtrement au cours d’une même soirée permet aux scénaristes du film d’échafauder une suite de gags en cascade, et à la paire Stiller / De Niro de faire des étincelles en les interprétant.
Si l’on passe outre son démarrage un peu longuet et la présence inutile (mais heureusement très limitée) des parents Focker, Dustin Hoffman et Barbra Streisand, Mon beau-père et nous trouve sa place dans le juste milieu de la comédie. Il ne possède certes pas de scènes imparables qui nous plient en deux de rire, mais il ne nous ennuie jamais en s’égarant dans des directions sans rapport avec notre amusement. Le plaisir que l’on prend devant cet exemple d’efficacité est comparable à celui que donne, dans un tout autre style, un bon épisode de James Bond : on connait les codes par cœur, et on attend leur exploitation, toute leur exploitation, rien que leur exploitation.
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