Où ?

À Cannes

Quand ?

En mai 201…2

Avec qui ?

Seul

Et alors ?

Ini Avan est le premier film sri-lankais qu’il m’est donné de voir, et cette singularité est la principale raison qui m’a poussé à le découvrir. Son histoire est très ancrée dans l’actualité du pays, puisqu’elle raconte le retour dans son village d’un ex-combattant tamoul après deux ans de « rééducation » dans un camp. La guerre civile entre les tamouls et le pouvoir central sri-lankais s’est étendue sur plus de trois décennies, pour trouver en 2009 une conclusion provisoire avec l’écrasement dans le sang de la rébellion par le gouvernement. Ini Avan est malheureusement écrasé par le poids de ce passé à conjurer. Il ne se libère du didactisme du « film-dossier », avec chaque personnage existant moins en lui-même que comme figure représentative d’une part spécifique du malheur vécu par la population, que dans son dernier tiers où émerge une intrigue de film noir bienvenue mais tardive.

La curiosité est dès lors bien le seul – et quelque peu insuffisant – moteur de l’intérêt envers l’œuvre. Curiosité de découvrir un pays de bric et de broc, où les t-shirts Diesel et les messages Twitter cohabitent avec des rues sommairement goudronnées et des huttes précaires. Et curiosité de découvrir son cinéma, sous influence forte du Bollywood du puissant voisin indien – même théâtralisation naïve et frontale, même atmosphère sonore, et mêmes défauts de structure (dans l’interprétation, le découpage, etc.) amplifiés par les ressources plus que modestes du film, qui le font flirter avec l’amateurisme. Au moment de sa vision l’an dernier, Ini Avan m’était apparu comme un lointain cousin du congolais Viva Riva !, alors distribué en France quelques semaines plus tôt et lui aussi provenant d’un cinéma reculé et semi-amateur. Mais moins exubérant, le sri-lankais n’est que méritant et peine à se distinguer pareillement.

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