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- I Origins de Mike Cahill (USA, 2014)
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A la maison en DVD édité par Koba Films (sortie le 7 septembre 2016) et obtenu via Cinetrafic dans le cadre de leur opération « DVDtrafic »
Quand ?
Ce week-end
Avec qui ?
Seul
Et alors ?
D’un panneau publicitaire à New York à son jumeau à Dehli, I Origins évolue d’une romance dysfonctionnelle en territoire hipster à une quête de Cendrillon dans un bidonville indien. Au milieu de la masse informe et tiède qu’est en train de devenir le cinéma indépendant américain, l’audace et la générosité du deuxième film de Mike Cahill (après Another Earth) créent un appel d’air salutaire.
On ne sait jamais avec certitude où I Origins va nous emmener au virage suivant de son histoire ; rien que pour cette raison, le voyage dans lequel il nous entraîne en vaut la peine. De moins en moins de films indés en provenance des USA ont ce degré d’ambition, de plus en plus ils se recroquevillent sur des pitchs prometteurs mais inexploités et ne lèvent pas le nez du nombril de leurs personnages. Mike Cahill prend la voie opposée. Il fait de ses personnages les instruments d’un projet plus grand qu’eux, et invite les spectateurs à s’embarquer eux aussi, à l’aveugle. I Origins prend place dans le lourd débat entre science et spiritualité (par le biais du rapport, réel ou fantasmé, entre les yeux et l’âme), et prend position avec peu de légèreté. Cette démonstration de prosélytisme est le seul réel point noir du film, principalement en raison de sa maladresse. Pour faire passer son message, Cahill interrompt à plusieurs reprises le cours de son récit et bascule sur des scènes de dialogues contradictoires forcées, à l’arrêt, maladroitement écrites. Soit le contraire de ce qu’est I Origins par ailleurs, quand son réalisateur y fait du cinéma et non de la simple proclamation.
En effet, peu importe après tout que l’on croit en un dieu ou en la science, ce qui compte quand on est cinéaste est d’avoir foi en son art, et de savoir l’exprimer à l’écran. Cahill le fait de très belle manière, à plusieurs reprises dont la première – et peut-être la plus marquante – est la chasse aux signes dans laquelle se lance le héros Ian (Michael Pitt), cartésien puisque biologiste (spécialisé dans l’étude de l’œil) mais ouvert néanmoins à l’imprévu. Ayant acheté un ticket de loterie se terminant par le chiffre 11, un 11 novembre à 11h11, et voyant à cet instant s’arrêter devant lui un bus de la ligne… 11, il monte à bord même si ce n’est pas du tout son chemin. Et se voit récompensé en tombant face-à-face avec un panneau publicitaire dont l’illustration est une paire d’yeux… ceux de la jeune femme dont il était devenu amoureux à une soirée, sans pouvoir la retrouver par la suite. Ce moment galvanisant de cinéma romantique propulse I Origins dans la direction qui va être la sienne jusqu’à son terme : accompagner ses personnages dans une quête nébuleuse – donc excitante.
L’intérêt de cette quête au cœur du film vient justement de ce qu’elle entremêle adroitement le spirituel et le scientifique. Il faut rester convaincu qu’il y a bien quelque chose à trouver au bout du chemin ; et se satisfaire de progresser pas à pas, en voyant l’étape suivante ne se révéler qu’au dernier moment. Les grands bonds de toutes sortes (dans le temps ou l’espace, dans l’envergure du récit) qui adviennent dans I Origins s’appuient sur ces deux principes – pleinement adaptés au cinéma. L’aventure y gagne en souffle romanesque et épique, le mystère en charme. « Plus c’est gros, plus ça passe » pourrait-on dire, mais en donnant un sens assurément positif à cette expression. Cahill ne joue pas petit bras, et il est récompensé pour cela : son conte de fées est grisant. Tout comme le sont ses inspirations de mise en scène, qu’elles concernent des détails du décor (un ascenseur, en particulier) ou qu’elles soulèvent une séquence entière – la réapparition à l’autre bout de la planète du panneau publicitaire du début, révélé par le même mouvement circulaire de caméra ; l’utilisation remarquable du morceau Motion picture soundtrack de Radiohead comme accompagnement de l’ouverture finale. Laquelle a la bonne idée de ne pas nous forcer la main, laissant chacun libre de croire en ce qu’il a vu et de voir ce qu’il veut croire.
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