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Hier nous a quittés le cinéaste américain Sidney Lumet, à 86 ans dont 56 de carrière depuis ses premiers épisodes de séries TV. Une carrière très hétérogène, avec une première décennie essentiellement consacrée à la télévision (jusqu’à ce que l’adaptation de Douze hommes en colère lui ouvre en grand les portes du cinéma) et des années 1990 et 2000 qui ont constitué un long crépuscule, même si son dernier long-métrage, 7h58 ce samedi-là, est un polar psychologique de très bonne facture. L’étoile de Sidney Lumet aura de fait surtout brillé au cours de l’âge d’or hollywoodien des années 1970 – avec un petit débordement sur le début de la décennie suivante. Dans cette période se concentrent ses films les plus marquants, sur la thématique qui a nourri l’ensemble de son œuvre : le face-à-face entre la criminalité et la justice, au niveau de la société mais aussi de l’individu, traité de manière incroyablement pertinente et fascinante de tous les points de vue – gangsters, policiers, avocats, jurés…
Le meilleur de Lumet, c’est donc : The offence (1972), Serpico (1973), Un après-midi de chien (1975), Le prince de New York (1981), The verdict (1982). Et l’exception qui confirme la règle « Lumet = polar » : Network, sa satire acide et visionnaire du hors champ de la télévision-spectacle, aussi son film le plus primé mais pas assez pour lui valoir un oscar à titre personnel. Cette année-là, Rocky, plus consensuellement américain, l’a coiffé au poteau.
So long, Mister Lumet.