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- Les adieux à la Reine, de Benoît Jacquot (France, 2012)
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Au ciné-cité les Halles
Quand ?
Dimanche, à 11h30
Avec qui ?
Seul
Et alors ?
« Qu’est-ce qui intéresse le film ? » s’interrogent Les cahiers du cinéma au milieu de leur critique des Adieux à la Reine. Dans la première partie du film, la réponse semble claire. Retranché en juillet 1789 à Versailles au sein de la cour, pour qui le peuple est une notion vague et Paris une contrée mauvaise et distante, Benoît Jacquot laisse la prise de la Bastille hors champ et filme la débâcle qui ronge de toute manière le régime de l’intérieur. Une véritable gangrène, tant organique (des rats crevés dans l’eau, des nuées de moustiques) que morale puisque sur ce bateau ivre la débauche l’emporte à tous les niveaux, au mépris des convenances propres au rang de chacun. L’exemple vient d’en haut, de la Reine en personne qui donne au grand jour libre cours à sa dévorante passion amoureuse pour une de ses favorites, la duchesse de Polignac. Pendant un temps, donc, Les adieux à la Reine tient en équilibre sur ce fil intrigant et oblique, ce dessin par touches impressionnistes d’un portrait plus allégorique que réaliste, plus fantasmé (cauchemardé ?) que vécu.
Et puis, après le climax intermédiaire que constitue le départ avorté de Marie-Antoinette à Metz, le film se fait rattraper par ses propres démons, qui le stoppent dans son étude de ceux de ses personnages. Les démons de la reconstitution historique en costumes, qui prennent un malin plaisir à détourner du chemin de la fiction les réalisateurs pas assez prudents, et à les ramener à la trivialité du respect procédurier des faits. Les adieux à la Reine se replie alors sur un double mouvement, machinal et narrativement linéaire : en privé, le dénouement de son triangle de désirs féminins désaccordés (entre la comtesse, la Reine et la lectrice de celle-ci) ; et tout autour de ceci, les événements gravés dans le marbre de la grande histoire qui se précipitent et font basculer la France. Effectivement, on ne sait alors plus trop ce qui intéresse un film ayant abandonné sa première piste, de loin la plus enthousiasmante, et restant trop sage et inconsistant dans son approche des deux voies nouvelles qu’il ouvre. Les adieux à la Reine rentre dans le rang, de tous ces longs-métrages d’époque sans éclat, car trop anecdotiques dans l’intime et trop illustratifs dans le général.