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- Un baiser s’il vous plaît, d’Emmanuel Mouret (France, 2007)
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Où ?
Aux 5 Caumartin, dans une salle surchauffée (bon, ok, je ne m’en plains qu’à moitié)
Quand ?
Dimanche soir
Avec qui ?
Ma femme, qui avait beaucoup aimé le précédent film du réalisateur, Changement d’adresse (que personnellement je n’ai pas vu)
Et alors ?
Un baiser s’il vous plaît est un film rare : on peut le suivre les yeux fermés, et ne presque rien rater. Niant un siècle d’histoire du cinéma, Emmanuel Mouret (réalisateur, scénariste et acteur principal) dit tout ce qu’il a – ou n’a pas – à dire par la bande-son plutôt que par les images. La pauvreté de ces dernières est un cadeau fait aux détracteurs du cinéma français « d’auteur », qui leur donne du grain à moudre pour les 10 prochaines années : décors inexpressifs (à part bien sûr quand Mouret place derrière le visage du personnage un tableau exprimant ses émotions ; très original, surtout la 15è fois), lumière plate, misère des champs-contrechamps mécaniquement rythmés sur les répliques, et surtout cette horripilante obsession du plan coupé à la taille des acteurs. TOUT le film est cadré de la sorte, sans rire : le premier plan en pied arrive après 40 minutes, et le suivant encore une 1/2-heure plus tard. Le niveau zéro visuel existe, Emmanuel Mouret l’a trouvé.
Tout est donc dit dans Un baiser s’il vous plaît. Dit par les dialogues, et redit par la musique, sorte de « best of musique classique » des éditions Atlas (comme l’a dit ma chérie en sortant de la salle : « si on connaît tous les airs, c’est que c’est mauvais signe »). Certains cinéastes manient cette prééminence du verbe avec talent (Rohmer, Allen) ; Mouret, non. Ses dialogues sont ampoulés, démonstratifs, dénués de tout humour ou tragique – dénués de vie. Après un début qui laisse un temps croire à un récit au second degré, on se rend compte qu’on est bel et bien devant un conte moralisateur au ras des pâquerettes, sur les blessures causées par l’adultère chez les bourgeois coincés des quartiers huppés de Paris. Ça tombe bien, le film est aussi coincé qu’eux. Et nous devant l’écran, par contre, on s’en tape complètement.