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- Un avis personnel (et pas content) sur les nominations pour les César 2007
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La liste des nominés pour les César 2007 a été annoncée en fin de semaine dernière. Et elle est bien triste. Bien sûr, les injustices ont toujours existé dans ce genre de remise des prix, dont la
légitimité même dans un domaine artistique est toujours sujette à caution. Mais ce qui chagrine dans la liste de cette année, c’est comment ces injustices et autres oublis se cristallisent autour
d’un même refrain : la glorification de l’immobilisme.
11 nominations (sur 15 catégories possibles) ont ainsi été offertes à La Môme et Un secret, symboles d’un cinéma français calibré jusqu’à
éliminer toute prise de risque au profit de recettes, d’ambitions et d’univers – les 2 films se déroulent autour de la Seconde Guerre Mondiale – d’un autre âge. Parmi les autres œuvres nominées
dans la catégorie « Meilleur film », Le scaphandre et le papillon tient le rôle de la vedette américaine dont les capitaux français tiennent lieu de passeport,
rôle qui avait très bien réussi au Pianiste de Roman Polanski en 2002. Sans vouloir faire offense à son travail (je l’ai d’ailleurs sélectionné dans mon propre
« vote » virtuel), les César sont-ils réellement là pour récompenser Janusz Kaminski, directeur de la photo de 10 films de Steven Spielberg et détenteur de 2 oscars ?
Enfin, les outsiders sur lesquels il faut compter pour damer le pion aux cadors, La
graine et le mulet, Les chansons d’amour
et Persepolis doivent se contenter de 4 ou 5 nominations chacun. Ces 3 films atypiques, qui sont ceux qui ont le mieux réussi à concilier exigence artistique et succès
populaire (entre 500 000 et 1 million d’entrées chacun), sont tout de même priés de rester à leur place. Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud sont exclus de la catégorie « Meilleur
réalisateur » (c’est bien connu, un film d’animation n’a pas de réalisateur) ; les acteurs amateurs ou débutants de La graine et le mulet sont snobés au profit
des valeurs sûres du métier (j’y reviens plus bas) ; quant aux Chansons d’amour, cette comédie musicale avec de jeunes acteurs se voit cantonnée de façon presque
caricaturale aux catégories « Meilleur espoir », « Meilleure musique » et « Meilleur son ». Mais Christophe Honoré peut presque se réjouir : parmi les
francs-tireurs à la marge du système ronronnant français, il est celui qui s’en sort le mieux. Ozon (Angel) et Assayas (Boarding gate) sont comme d’habitude snobés ; Chabrol (La fille coupée en deux) et Rohmer (Les amours d’Astrée et Céladon) ne doivent plus se faire d’illusions
depuis longtemps ; les 2 révélations féminines Céline Sciamma (Naissance des pieuvres) et Mia Hanson-Løve (Tout est pardonné) sont priées de rester bien sagement dans leur case
« Meilleure première œuvre » et de tirer un trait sur les autres récompenses.
Cette frilosité généralisée est criante dans les catégories d’acteurs. Les 10 hommes nominés totalisent 25 nominations ; les 10 femmes, 20. Et sur les 20, un seul est nominé pour la 1ère
fois : Laurent Stocker pour Ensemble c’est tout. De plus, certains comédiens semblent avoir un bail renouvelé automatiquement, quelque soit le film dans lequel ils
jouent : Darroussin, Marielle, Carré, Frot et Luchini offrent la seule nomination d’importance (voire la seule nomination tout court) aux longs-métrages – oubliables – pour lesquels ils sont
sélectionnés. Certes, un acteur peut tout à fait exceller dans un film quelconque ; mais cette année la dissociation entre interprètes et films est telle que l’étape suivante semble devoir
être l’instauration explicite d’une ligue fermée d’acteurs pouvant concourir aux César.
Rêvons un peu… dans la liste des nominés reproduite ci-dessous, les films ou personnes indiqués en gras sont ceux que j’aimerais voir gagner le 23 février prochain. Et les catégories sans nom en
gras sont celles où j’ai été incapable de trouver un nom qui ressorte du lot.
Meilleur film français de l’année
- La Graine et le mulet
- La Môme
- Le Scaphandre et le Papillon
- Persepolis
- Un secret
Meilleur réalisateur
- Abdellatif Kechiche (La Graine et le mulet)
- Olivier Dahan (La Môme)
- Julian Schnabel (Le Scaphandre et le Papillon)
- André Téchiné (Les Témoins)
- Claude Miller (Un secret)
- Vincent Lindon (Ceux qui restent)
- Jean-Pierre Darroussin (Dialogue avec mon jardinier)
- Jean-Pierre Marielle (Faut que ça danse !)
- Mathieu Amalric (Le Scaphandre et le Papillon)
- Michel Blanc (Les Témoins)
- Isabelle Carré (Anna M)
- Marina Foïs (Darling)
- Marion Cotillard (La Môme)
- Catherine Frot (Odette Toulemonde)
- Cécile de France (Un secret)
Meilleur acteur dans un second rôle
- Laurent Stocker (Ensemble, c’est tout)
- Pascal Greggory (La Môme)
- Michael Lonsdale (La Question humaine)
- Sami Bouajila (Les Témoins)
- Fabrice Luchini (Molière)
Meilleure actrice dans un second rôle
- Noémie Lvovsky (Actrices)
- Bulle Ogier (Faut que ça danse !)
- Sylvie Testud (La Môme)
- Julie Depardieu (Un secret)
- Ludivine Sagnier (Un secret)
Meilleur jeune espoir masculin
- Jocelyn Quivrin (99 F)
- Laurent Stocker (Ensemble, c’est tout)
- Nicolas Cazalé (Le Fils de l’épicier)
- Grégoire Leprince-Ringuet (Les Chansons d’amour)
- Johan Libéreau (Les Témoins)
Meilleur jeune espoir féminin
- Hafsia Herzi (La Graine et le mulet)
- Clotilde Hesme (Les Chansons d’amour)
- Adèle Haenel (Naissance des pieuvres)
- Louise Blachère (Naissance des pieuvres)
- Audrey Dana (Roman de gare)
Meilleur scénario original
- 2 Days in Paris (Julie Delpy)
- Ceux qui restent (Anne Le Ny)
- La Graine et le mulet (Abdellatif Kechiche)
- La Môme (Olivier Dahan)
- Molière (Laurent Tirard,Grégoire Vigneron)
Meilleure adaptation
- Darling (Christine Carrière)
- Ensemble, c’est tout (Claude Berri)
- Le Scaphandre et le Papillon (Ronald Harwood)
- Persepolis (Marjane Satrapi,Vincent Paronnaud)
- Un secret (Natalie Carter,Claude Miller)
Meilleure première œuvre
- Ceux qui restent
- Et toi, t’es sur qui ?
- Naissance des pieuvres
- Persepolis
- Tout est pardonné
Meilleure musique écrite pour un film
- Faut que ça danse ! (Archie Shepp)
- L’Ennemi intime (Alexandre Desplat)
- Les Chansons d’amour (Alex Beaupain)
- Persepolis (Olivier Bernet)
- Un secret (Zbigniew Preisner)
Meilleure photographie
- La Môme (Tetsuo Nagata)
- Le Deuxième souffle (Yves Angelo)
- Le Scaphandre et le Papillon (Janusz Kaminski)
- Un secret (Gérard de Battista)
- Jacquou Le Croquant
- La Môme
- Le Deuxième souffle
- Molière
- Un secret
- Jacquou Le Croquant
- La Môme
- Le Deuxième souffle
- Molière
- Un secret
- La Môme
- Le Scaphandre et le Papillon
- L’Ennemi intime
- Les Chansons d’amour
- Persepolis
- La Graine et le mulet
- La Môme
- Le Scaphandre et le Papillon
- Persepolis
- Un secret
Meilleur film étranger
- 4 mois, 3 semaines, 2 jours
- De l’autre côté
- La Nuit nous appartient
- La Vie des autres
- Les Promesses de l’ombre
Meilleur film documentaire
- L’Avocat de la terreur
- Le Premier cri
- Les Animaux amoureux
- Les LIP, l’imagination au pouvoir
- Retour en Normandie