Entre les épisodes 3 et 9 de la quatrième et dernière saison, des gens meurent ! Enfin ! Pourquoi ? Et pourquoi est-ce là une bonne chose (au niveau du récit d’ensemble de la série, s’entend) ?
Parce qu’il s’agit là de la concrétisation de la découverte par les scénaristes d’un dessein plus fort que les personnages ; qui ainsi mérite qu’on lui sacrifie des individus (sans que cela
paraisse être le fait d’une quête de spectaculaire facile), et qui peut continuer à avancer malgré ces pertes, de manière autonome. Les personnages sont au service de ce projet – trouver la
Terre, et en chemin définir la nature des rapports entre Humains et Cylons –, et non l’inverse. Mine de rien, la dernière fois que cela était arrivé, mis à part l’interlude sur New Caprica, remontait à la
saison 1 et la fuite à tout prix des Humains harcelés par
l’armada des Cylons.

Dans cette première moitié de la saison 4, tous les points que j’ai listés dans ce précédent article (la guerre des prophètes, la guerre civile chez
les Cylons, la quête conjointe de la Terre) fondent ce récit fort qui tire l’ensemble de la série vers le haut, et génère à la pelle des visions et situations époustouflantes. Entre autres
exemples, citons le rapatriement du vaisseau-mère Cylon auprès de la flotte Humaine ; et puis ce face-à-face au sommet et à cœur ouvert entre Laura Roslin et Gaius Baltar, qui se
métamorphose en confrontation entre deux conceptions du pouvoir. Un ordre arrogant, froid et implacable, qui prend œil pour œil et dent pour dent, contre une dialectique de l’humilité, du pardon
et de l’espérance. Rien de moins que l’Ancien Testament contre le Nouveau – et là encore, une preuve que dans cette ultime saison les idées supplantent ceux qui les expriment. Sur de telles
bases, et en espérant que la pause des épisodes 7 et 8 n’était que cela et rien de plus, on est parti pour un climax final de la série s’étendant sur 20 épisodes – oui, précisément le nombre
d’épisodes qui composent la saison 4.

Les commentaires sont fermés.

• Séries TV
• Thématiques