• Seuls two, de Eric et Ramzy (France, 2008)

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Où ?
Au MK2 Quai de Loire

Quand ?
Samedi après-midi, après une visite à la Cité des Sciences de la Villette

Avec qui ?
Ma femme

Et alors ?

Leur collaboration l’an dernier avec Quentin Dupieux sur l’incompris Steak – dont tout le bien que j’en pense se trouve ici – a (re)mis la carrière cinématographique d’Eric et Ramzy sur les bons rails. Peut-être pas en termes de résultats au
box-office (même si leur crédit n’a visiblement pas souffert du bide de Steak, à voir le budget de ce Seuls two entamé dans la foulée), mais d’ambition. On peut
même aller jusqu’à parler d’estime de soi, un sentiment que des nullités telles que Double zéro ou Les Dalton ne peuvent que venir entacher violemment.
Steak a redonné aux 2 compères l’envie de faire du bon cinéma, et de le faire eux-mêmes (ils passent pour la 1ère fois derrière la caméra) ; chaque minute de Seuls
two
entérine la réussite et la sincérité de cette démarche.

Le ton est donné dès la séquence d’ouverture. Eric et Ramzy reviennent aux plaisirs simples de la comédie que peuvent être un déguisement absurde – Eric en ananas géant en pot – ou la destruction
gratuite et à grande échelle d’un décor, comme la pratique Ramzy en traînant derrière une camionnette un distributeur de billets qui vient s’encastrer dans des bus et autres terrasses de café.
Mais surtout, les 2 comiques approfondissent le profond bouleversement que leur avait appliqué Quentin Dupieux : ne plus être l’un avec l’autre mais l’un contre l’autre. Le
pitch du film (un matin, les 2 héros se retrouvent soudain absolument seuls dans Paris) apporte bien évidemment son lot de gags très réussis en mettant de belle manière des lieux-clés de Paris à
contribution, mais finalement pas autant que l’idée de mettre Eric dans le rôle du flic et Ramzy dans celui du voleur. Tendant à plus d’une reprise vers le pastiche de Zodiac ou de Heat, Seuls two tire ses meilleurs moments et le moteur de son rythme de l’alchimie remarquable qui naît entre les 2 acteurs
lorsqu’ils jouent un rapport antagoniste.

Le film est loin d’être exempt de défauts. Il traîne en longueur – parfois sérieusement – dans sa 2è partie, la faute à une histoire poussive, qui exploite mal ses bonnes idées et manque de liant
sans pour autant oser complètement n’être qu’une succession de sketches. Peut-être  Seuls two a-t-il subi des coupes franches pour être maintenu à une durée standard ?
(à voir les nombreuses photos de scènes non présentes dans le montage final, on peut l’imaginer). Mais le fait qu’Eric et Ramzy, pour une fois seuls (two) aux commandes, en profitent pour
réaliser un film personnel et pas forcément consensuel, emporte au final notre adhésion face à une comédie loin au-dessus de 90% de la production française. Comment pourrait-il en être autrement,
alors qu’ils n’hésitent pas à aller dans le politiquement incorrect – un homme en fauteuil roulant abandonné au milieu de la route par sa femme – voire agacé (des attaques dures et frontales
contre la violence de la police), à faire d’un des 2 personnages un raciste crétin pas très aimable, et même, oui même, à rendre Benoît Magimel hilarant en seulement 3 répliques ?

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