• Monkey business, de Howard Hawks (USA, 1952)

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Où ?

A la maison, en DVD zone 2 acheté à petit prix à la Fnac. La qualité est « à la hauteur » du prix : menus minimalistes, navigation qui nous ramène à la préhistoire du support
(obligation de repasser par le menu pour changer la langue ou les sous-titres…), et sous-titres en anglais seulement. Il y a certes une piste audio en français, mais pour un DVD commercialisé
en France c’est un peu limite tout de même.

 

Quand ?

Jeudi soir, avant que la nuit tombe (film commencé à 20h15 et fini à 21h45)

 

Avec qui ?

Ma femme

 

Et alors ?

 

Monkey business (Chérie, je me sens rajeunir en bon français) n’est pas la meilleure comédie du touche-à-tout Howard Hawks – Scarface, Rio Bravo et beaucoup d’autres
dans à peu près tous les genres. L’impossible M. Bébé ou La dame du vendredi sont des prétendants autrement plus sérieux, mais Monkey business
produit sa dose d’hilarité. Hawks applique ce que la comédie américaine sait faire de meilleur, quelle que soit l’époque : partir d’un point de départ extravagant et, plutôt que de
s’évertuer vainement à le diluer dans le réel, persévérer dans l’absurdité jusqu’à la porter à incandescence. Ici, tout commence par une formule pour une potion de rajeunissement vainement
cherchée par un chimiste, trouvée par hasard par un de ses chimpanzés cobayes, lequel verse le produit obtenu dans la fontaine à eau du laboratoire. Le fil directeur du scénario consiste alors à
inventer les subterfuges poussant les personnages à consommer ce breuvage miracle dans des quantités de plus en plus importantes, avec pour effet de les rendre à chaque fois plus jeunes dans leur
tête.

Le duo Cary Grant (le chimiste) – Ginger Rogers (sa femme) s’en donne à cœur-joie, dans les rôles d’adultes sérieux et peu enclins aux fantaisies qui retrouvent soudain la puérilité et la
vitalité de leurs huit ans. Les voir se jeter, en plan-séquence, des rasades de peinture à la figure, ou encore élaborer une danse de guerre indienne en prélude au scalp d’un
« adulte-adulte » a un effet euphorisant irrépressible. Censé être le surveillant de cette cour de récréation, en sa qualité de réalisateur du film, Hawks rejette la responsabilité et
choisit de profiter lui aussi de l’occasion pour bousculer quelques règles, en adoptant une attitude particulièrement en avance sur son temps. Monkey business abonde de
brouillages de la frontière entre le film et le spectateur – les plans qui accompagnent le générique, où Hawks en voix-off apostrophe Cary Grant par son prénom car il ouvre une porte trop tôt -,
de sous-entendus au caractère sexuel explicite (mais jamais vulgaires) : Marilyn Monroe castée dans le rôle d’une secrétaire incompétente conservée par son patron pour le plaisir des yeux,
Grant et Rogers qui règlent leurs petites bisbilles par des parties de jambes en l’air…

Dans un autre registre, le film fonctionne selon des recettes de film fantastique, telles la révélation progressive des effets de la potion extraordinaire ou le thème musical spécifique qui
accompagne les moments où les personnages se transforment. Autant de choses qui créent un rapprochement aussi surprenant que bien senti entre Monkey business et le film précédent
de Hawks, le classique du cinéma… d’horreur La chose d’un autre
monde
.

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