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- Masters of Horror saison 2 : premier aperçu (USA, 2006)
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Au Gaumont Marignan, pour une soirée spéciale dans le cadre du festival Paris Cinéma (excellente initiative), et sur Canal + qui a diffusé quelques épisodes de la saison
Seul, avec une centaine d’autres initiés ou curieux lors de la soirée au Gaumont Marignan
Plus gore, plus engagée, plus amorale, la 2è saison des Masters of Horror est en définitive plus conforme aux fortes attentes engendrées par le concept. Le jouissif
Vote ou crève de Joe Dante, seul épisode réellement marquant de la 1ère livrée (sur des soldats morts dans une guerre absurde et revenant à la vie le temps de voter), a
dû faire comprendre aux autres « maîtres » que le but de l’opération n’était pas uniquement de se faire offrir une semi-retraite pépère. Si certains restent un peu en dedans (la
Famille recomposée de John Landis est amusante mais se termine en queue de poisson), d’autres ont passé la vitesse supérieure et font attendre avec impatience le 28 août
prochain, date où l’on pourra découvrir l’ensemble de la saison en DVD.
Ce constat concerne principalement 2 gloires mondiales du cinéma d’horreur : Dario Argento et John Carpenter. Par rapport à son précédent épisode (Jenifer), le
premier s’est enfin vu remettre un vrai scénario pour J’aurai leur peau !, que l’on peut résumer en un mot : sanglant. Le film est en effet une succession de
scènes gore à souhait, justifiées par une malédiction qui protège des animaux magiques tués pour leur fourrure. Celle-ci frappe les unes après les autres toutes les personnes impliquées dans
l’utilisation de la précieuse toison en retournant contre elles leurs méfaits (utilisation des pièges crantés, vidage des tripes, couture de la peau…), sans qu’à aucun moment Argento ne s’arrête
pour la justifier. Au lieu de quoi il enchaîne les carnages explicites avec une délectation perverse, et une escalade dans le saignant menée d’une main… de maître.
Le cas de Carpenter est plus complexe. Sa fin absolue du monde de la 1ère saison n’était pas à proprement parler mauvaise, mais plutôt une redite inutile de
L’antre de la folie. Et son Piégée à l’intérieur qui nous intéresse ici a son lot de détracteurs, dont la virulence est proportionnelle au
génie du cinéaste. Carpenter ne sort en effet pas grandi de cet opus ; mais à mon sens il n’en sort pas non plus ridicule. Si l’histoire (un militant anti-IVG tente de kidnapper sa fille
entrée dans une clinique pour avorter, sans savoir que cette dernière a été enfantée par un démon) semble au départ trop limite, je me suis peu à peu laissé prendre au jeu grâce à la maîtrise
tranquille avec laquelle le réalisateur mène son affaire. Tout l’épisode se déroule dans un quasi temps réel mettant en jeu plusieurs intrigues parallèles dans un huis clos de plus en plus
étouffant à mesure que les confrontations se font inévitables. La méthode, déjà à l’œuvre dans Assaut et The thing, est reconduite ici par un
Carpenter qui sait parfaitement faire monter une pression glaçante sans aucun effet de manche. Couplée à un script amoral et proposant des personnages ambigus à souhait, elle donne un épisode
discret mais diablement efficace.
Enfin, impossible de ne pas parler à nouveau de Joe Dante, qui signe à nouveau une petite merveille avec La guerre des sexes. Ou l’histoire d’un virus lâché dans la
population partout sur Terre et qui pousse les hommes à voir en chaque femme un envoyé du diable à exterminer sur le champ. Très vite, l’extinction de la race humaine semble inéluctable… Dante
frappe donc encore plus fort thématiquement, avec un récit qui ne rogne jamais les prétentions de son point de départ qui ouvre sur les menaces biotechnologiques, la montée des fanatismes
religieux, la place sans cesse remise en cause de la femme dans la société. Mieux, là où d’autres ont du mal à rendre présentables des épisodes bien plus modestes, lui sublime les moyens limités
mis à sa disposition pour donner à son histoire les atours d’une grande épopée désespérée et poignante. Rien que pour voir jusqu’où Dante peut aller, une 3è saison des Masters of
Horror mérite de voir le jour !