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- Maîtresse, de Barbet Schroeder (France, 1975)
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Où ?
À la maison, en K7 vidéo
Quand ?
Ce week-end, en 2 fois
Avec qui ?
Ma chérie
Et alors… ?
Puisque son titre ne renvoie pas à une maîtresse d’école, c’est donc de l’autre type de Maîtresse que traite ce film de Barbet Schroeder avec Bulle Ogier et Gérard Depardieu. Malgré son thème, le film n’est pas provoc ; il n’est juste pas réac non plus. Avec sa curiosité toujours en verve 30 ans plus tard (cf. L’avocat de la terreur, pour ne citer que le plus récent), Schroeder nous emmène voir ce qui se cache derrière le voile qui recouvre l’univers du SM. Bien sûr, la liberté des années 70 fait que l’on voit tout des pratiques les plus perverses et extrêmes – grâce à quoi le film démontre que ce qui rend vraiment un film choquant ou non est l’utilisation faite des images et non les images en elles-mêmes, ce que l’on a tendance à oublier de plus en plus (voir la polémique récente autour de la diffusion ou non de la Palme d’Or roumaine dans le milieu scolaire).
Maîtresse étonne mais ne repousse pas, grâce à des atouts majeurs tels qu’une imagination féconde – l’idée assez géniale de l’appartement en duplex de la maîtresse, où la partie habitée et le « donjon » sont reliés par un escalier caché et futuriste – et un humour constant mais jamais dirigé contre les personnages : l’opposition de caractère et d’éducation entre les deux héros Ariane et Olivier est une source de blagues bien exploitée. Surtout, Schroeder utilise avec bonheur la recette la plus vieille et la plus efficace du cinéma : il filme une histoire d’amour.
Le cœur de son film n’est cependant pas autre chose que la liberté de tous les personnages (héros autant que clients d’Ariane aperçus le temps d’une scène), et le bonheur qu’ils trouvent à vivre leur vie comme ils l’entendent. S’il fallait résumer Maîtresse en un mot, ce serait celui-ci : joyeux. Tout le monde est joyeux dans ce film, joyeux de s’amuser par des moyens plus ou moins pervers. Ce bonheur que l’on ne ressent que confusément au début prend de plus en plus d’importance, jusqu’à culminer dans la scène finale – qui ne résout rien en ce qui concerne le récit, mais en quoi cela importe-t-il ?