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Où ?
A la maison, en DVD zone 2
Quand ?
La semaine dernière, après avoir revu le film
Avec qui ?
Seul (et avec ma femme pour le film)
Et alors ?
Le DVD de Hot Fuzz (chroniqué ici) propose au
sein de ses suppléments une indéniable pépite : un commentaire audio de Quentin Tarantino – « l’invité surprise » annoncé sur la jaquette en accompagnement du réalisateur Edgar
Wright, c’est lui. L’événement a sa petite importance puisque Tarantino n’a jamais commenté un de ses propres films ; et comme il dit clairement ici, il ne le fera jamais. Cette piste de
visionnage de Hot Fuzz constitue dès lors ce qui se rapproche le plus de cette gourmandise à laquelle on ne goûtera jamais.
Où est l’intérêt, demanderez-vous, si le film commenté n’est pas de lui (et en plus, n’est pas un chef-d’œuvre mais un simple bon film) ? Et bien il se trouve dans l’un des traits de
caractère majeurs du cinéaste, sa tendance incontrôlable à partir dans des digressions imprévues et sans fin sur l’un des multiples aspects de sa science cinéphile, filon inépuisable s’il en est.
Et comme en face Edgar Wright n’est pas mauvais non plus sur ce terrain, leur conversation prend un intérêt inversement proportionnel à sa pertinence vis-à-vis des images qui défilent à l’écran.
La moitié des pensées et anecdotes du duo restent inachevées, mais on y amasse tout de même une somme d’informations sur les polars anglais des années 1970 (des films comme Cible
hurlante et Twisted nerve sont apparemment des musts), la fin de la Hammer, d’obscurs cascadeurs, la série des Police Academy, la période « post – Alan Rickman dans Piège de
cristal quand tous les acteurs anglais de théâtre sont devenus des méchants à Hollywood », Tony Scott (tous les deux sont fans de Domino, comme moi !)…
L’entretien donne au film une inattendue profondeur… tarantinienne. Hors des sentiers balisés et de tout contrôle extérieur, les deux complices nous entraînent également dans une plongée assez
rare dans les coulisses honteuses d’Hollywood : ses projections-tests et leurs questions au public orientées, ses relectures officieuses et payées rubis sur l’ongle de scripts de
blockbusters par de « vrais » auteurs (celui d’USS Alabama par Tarantino, celui de Bad boys 2 par… Judd Apatow !). Vers la fin, Wright et son invité parlent même un peu
de Hot Fuzz, avec des discussions captivantes sur comment tourner une scène d’action, une scène de comédie… Après l’échange Soderbergh – Gray sur le DVD de The yards, la supériorité du dialogue à deux cinéastes
sur toute autre forme de commentaire audio se confirme.
Le commentaire « officiel », de Wright et sa star co-scénariste Simon Pegg, est également intéressant, en particulier pour aider à repérer les caméos de Peter Jackson et Cate Blanchett
(si si).