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- Le knack… et comment l’avoir, de Richard Lester (Angleterre, 1965)
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Où ?
A la maison, enregistré sur Arte
Quand ?
Mardi soir
Avec qui ?
Seul
Et alors ?
Le knack… et comment l’avoir a tout à fait sa place dans la rétrospective consacrée aux swinging sixties déroulée sur tout l’été par Arte (chaque jeudi soir,
plus la diffusion de la série Le Prisonnier ailleurs dans la semaine). Réalisé par l’expatrié américain Richard Lester entre ses deux commandes pour les Beatles,
Quatre garçons dans le vent et Help !, Le knack… saisit en effet le vent de folie qui souffle sur les années 60
tant socialement que stylistiquement. D’où certainement la Palme d’Or qu’il a obtenue en 1965… et qui déconcerte aujourd’hui tant le film a vieilli. Ses effets de manche visuels et son humour
potache détonaient dans le cinéma d’alors, mais ils ont depuis longtemps été dépassés par des successeurs qui ont repris le flambeau et l’ont porté un peu plus loin à chaque nouvelle génération
de teen movies : John Hughes dans les années 80, Apatow et sa
bande dans les années 2000…
Car avec ses héros adolescents uniquement intéressés par le sexe et n’ayant que faire des conventions sociales, Le knack… est bel et bien l’un des premiers – ou
peut-être le premier – teen movies comiques et non plus uniquement tragiques. Le générique est un résumé visuel brillant de l’enjeu sans cesse répété du genre. Obsédé par les conquêtes
féminines de son colocataire Tolen, le timide Rory qui habite à l’étage en-dessous s’imagine que l’escalier de la maison qu’ils partagent n’est plus qu’une longue file d’attente de jolies jeunes
femmes toutes habillées à l’identique et attendant toutes patiemment que vienne leur tour de coucher avec Tolen. Ce genre de délire comique se reproduit malheureusement assez peu dans la suite du
film : quelques blagues muettes purement graphiques à la Tati, et la dernière ligne droite scandée par les
« Rape ! » glapis à tout bout de champ dans la rue par l’ingénue Nancy après s’être évanouie alors que les avances de Tolen se faisaient plus pressantes. Le reste du
Knack est en-deçà, car plus occupé à railler la société de l’époque de manière assez peu subtile. Ses griefs à son encontre et les répliques qu’il lui oppose paraissent
quant à eux bien désuets.
La première demi-heure tient tout de même encore bien la route grâce à son rythme totalement foldingue ; l’introduction des personnages et des intrigues s’y fait dans un chaos inconcevable,
sous forme de sketches maniant avec assurance le nonsense et l’understatement britanniques. Mais la suite se fait rattraper par les origines théâtrales du scénario, et perd en
souffle. Le knack… se voit en définitive de nos jours plus comme un objet de collection, pour ses qualités de témoin d’une époque. Et aussi car ce n’est pas tous les ans
qu’un teen movie repart de Cannes avec la Palme d’Or…