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- La garde noire, de John Ford (USA, 1929)
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Où ?
En vacances, sur l’ordinateur après l’avoir enregistré sur France 3 sur la Freebox
Quand ?
Mi-août
Avec qui ?
Seul
Et alors ?
Presque tout le monde à Hollywood est passé à un moment de sa carrière par la réalisation de films de commande, y compris quelqu’un comme John Ford. Pour le définir en une phrase, La
garde noire est un divertissement sans envergure et uniquement destiné à brosser le public dans le sens du poil. La présentation initiale des enjeux ne dépareille pas avec les
blockbusters modernes et de leur affirmation latente d’une supériorité occidentale sur le reste de la planète qui serait manifeste (un titre au hasard : Iron man). Dans La garde
noire la cible est déjà le monde musulman, dont la rébellion envers l’occupation britannique de l’Inde prend les traits d’une bande de fanatiques barbares et barbus qui torturent
volontiers leurs ennemis et sont prêts à se battre jusqu’à la mort contre la promesse d’être entourés de servantes vierges une fois au paradis. Au niveau des individus, les choses sont tout de
même un peu plus intéressantes, et Ford essaye d’ailleurs de s’attarder plus là-dessus. Pour aller combattre cette résistance le héros King doit abandonner son régiment à la veille du départ au
front de la Première Guerre Mondiale, en leur faisant croire à une désertion lâche de sa part ; quant à la meneuse des insurgés, elle ne fait pas mystère de ses envies charnelles à l’égard
de l’homme venu infiltrer son repaire.
Dans son désir de plaire, le scénario de La garde noire fait cohabiter des recettes qui tiennent encore la route (tel l’exotisme de l’aventure, qui va crescendo jusqu’à
l’arrivée dans la grotte des rebelles – laquelle évoque plus Indiana Jones et le Temple Maudit que l’idée qu’on se fait d’un repaire de talibans) ; et d’autres
aujourd’hui complètement périmées, ainsi l’accumulation de scènes musicales à base de fanfares et de chorales pour exploiter au maximum le passage au cinéma sonore alors tout récent. A propos de
choses dépassées, l’embarras évident des comédiens habitués au muet et devant soudain énoncer des répliques a un fort potentiel comique involontaire. Heureusement, l’acteur principal Victor
McLagen est l’un de ceux qui s’en sortent le moins mal. John Ford, lui, fait essentiellement le boulot, comme il le fera durant toute sa longue carrière. Mais ici et là affleure son talent
supérieur à celui des autres : dans l’efficacité d’un sketch comique mettant en scène des officiers éméchés, dans la représentation impressionniste de l’horreur du conflit qui fait rage en
Europe. Les champs de bataille sont plongés dans l’obscurité, l’ennemi reste en permanence hors champ peu importe le nombre de soldats qui tombent sous ses balles devant nos yeux. La
garde noire contient également un premier exemple d’un de ces longs travellings qui nous font saisir l’ampleur et l’importance d’une scène, et dont le cinéaste saura user plus tard
dans ses westerns les plus célèbres, de Stagecoach à The searchers.