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- L’étrange Noël de Monsieur Jack, de Henry Selick (USA, 1993)
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Où ?
A la maison, en Blu-Ray emprunté à l’ami dont j’ai racheté la Playstation 3
Quand ?
Lundi soir
Avec qui ?
MaFemme
Et alors ?
Le réalisateur de L’étrange Noël de Monsieur Jack n’est pas Tim Burton mais bien Henry Selick, qui vole désormais – et de belle manière – de ses propres ailes (Coraline). Sur L’étrange Noël de
Monsieur Jack, Burton a tenu les rôles de producteur, scénariste et d’homme qui a eu le nez suffisamment creux pour donner sa chance à un débutant talentueux comme Selick. Ce
dernier n’a assurément pas failli à la tâche, en parvenant à faire de ce film à la fois son film (l’air de famille avec Coraline est notable, par exemple dans la
ressemblance entre l’agencement d’Halloween Town où vit Jack, et celui des environs de la maison de Coraline) et un grand film.
Grand film car il fait partie du petit nombre d’œuvres assurant la préservation, au fil des ans, de l’art de la comédie musicale dans lequel Hollywood excellait jusque dans les années 50. Depuis,
l’héritage se transmet au compte-gouttes. L’étrange Noël de Monsieur Jack est une goutte splendide, et absolument unique en son genre. C’est en effet une comédie
musicale qui fait chanter et danser des figurines étant animées en stop motion, et représentant des personnages inhumains dans leur origine comme dans leur caractère. Les habitants
d’Halloween Town sont des êtres de conte : ce sont eux qui assurent la tenue de la fête d’Halloween chaque année, de la même manière que le Père Noël assure Noël ou que le lapin de Pâques
assure Pâques. Qui dit Halloween dit monstruosités en tous genres, et dans ce domaine la conception des personnages n’a souffert aucune retenue. Des premiers rôles (Jack bien sûr, le maire aux
deux visages, le Docteur Finklestein, la bande des trois garnements…) aux anonymes sans importance dans l’intrigue (l’inénarrable gros ahuri avec une hache plantée dans le crâne), tous sont
spectaculairement réussis, avec une personnalité qui s’affirme immédiatement et des mimiques irrésistibles. Avant même d’avoir une histoire, des dialogues et des chansons, L’étrange
Noël de Monsieur Jack est fascinant de par sa beauté singulière.
Le scénario du film a l’évidence d’une fable pour enfants, ou d’un livret d’opéra. Lassé d’être année après année enfermé dans le cadre de la seule célébration d’Halloween, Jack décide d’employer
ses talents à l’organisation et à l’exécution de la distribution des cadeaux de Noël, à la place du Père Noël. Le fait que ce plan implique le kidnapping de ce dernier et sa mise en congé forcé
laisse entrevoir le désastre à venir… Simple, l’intrigue n’en brasse pas moins des thèmes qui parlent à tout le monde (le désir de changer de vie, de trouver le moyen de s’exprimer pleinement,
la quête de reconnaissance) et constitue une source de situations où l’imagination peut s’exprimer pleinement – la fabrication des cadeaux de Noël par les habitants d’Halloween Town, les
réactions des enfants lors de leur réception…
La partie musicale de L’étrange Noël de Monsieur Jack tire également bénéfice de cette simplicité. Sans histoire compliquée à articuler et faire fonctionner, le film
peut se permettre de métamorphoser à sa guise n’importe quel élément nouveau ou trait de caractère d’un personnage en une chanson. Et faire de cette chanson un spectacle à part entière, avec son
style musical et visuel propre, sa chorégraphie et ses paroles soignées dans les moindres détails, ses mille et une trouvailles de nature à générer un émerveillement spontané et irrésistible.
Grâce à tout cela, L’étrange Noël de Monsieur Jack est un de ces films auxquels on ne voit pas trop ce que l’on pourrait demander de plus.
Monsieur, j’aime beaucoup ce que vous faites!
Xoxoxo
Morci Christion !