• Je suis une légende, de Francis Lawrence (USA, 2007)

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Où ?

A l’UGC Normandie, dans la salle prestige.

Quand ?

La semaine dernière, le lendemain de la sortie.


Avec qui ?

Avec mon compère d’UGC, pour la dernière fois de l’année. La salle (de 800 places, rappelons-le) était plutôt bien remplie, suite sûrement à la campagne marketing mystérieuse et réussie qui a entouré la sortie du film.


Et alors ?

Je suis une légende n’est pas seulement un navet, c’est un navet fourbe. En repoussant le plus tard possible le démarrage réel de son histoire (qu’on peut situer à environ 1h10 de film), il capitalise sur 2 scènes d’ouverture – une chasse au daim dans Times Square envahi par la végétation et les carcasses de voitures, un poste d’attente d’éventuels survivants situé au bord du fleuve avec practice de golf improvisé – et un très bon Will Smith pour poser une ambiance accrocheuse, et ainsi masquer les prémisses du ratage à venir.

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En effet, comme tout bon navet, Je suis une légende propose :

- une recopie en (beaucoup) moins bien des films qui ont récemment marqué son genre : les flash-backs sur l’évacuation de Manhattan disent merci à La guerre des mondes (hystérie collective, ferrys bondés…), la situation post-apocalyptique fait de même avec Les fils de l’homme (questionnements existentiels sur le pourquoi de la catastrophe, présence incertaine d’une colonie saine…)

- des scènes d’action stupides au possible, avec des personnages incohérents (le héros coupant la corde du piège qui le retient à la cheville, sans s’accrocher de l’autre main à cette même corde pour ne pas s’écraser comme une merde au sol…) et des batteries de deus ex machina que l’on ne prend même pas la peine de camoufler

- une utilisation sans cervelle des images de synthèse : les zombies sont des « ex-humains » tombés malades, qui à terme vont redevenir des humains (c’est en tout cas le but du héros)… et entre tps ils sont entièrement numériques, y compris sur les gros plans ! Plus incohérent, ce n’est pas possible. En plus, ces personnages sont mal faits, on les croirait tout droit sortis des Resident evil – films auxquels on pense hélas beaucoup pendant la projection.

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Une fois que Will Smith retrouve d’autres survivants (ok, c’est un spoiler, désolé), Je suis une légende dégringole du piédestal fragile sur lequel il se tenait et enchaîne les mauvais choix et les mauvaises scènes. Il finit même in extremis par révéler sa vraie nature, d’un réactionnaire écœurant, dans sa dernière réplique : la renaissance de l’humanité (aux USA, of course) arrive un… 11 septembre. Il faut être sacrément sans gêne pour se réapproprier de la sorte une telle date.

P.S. : parce que le rôle d’un critique, c’est aussi d’éclairer les coulisses d’un film, sachez que le scénariste (ou « responsable de la plupart des maux ») de Je suis une légende est M. Akiva Goldsman. A son palmarès : Batman & Robin, Perdus dans l’espace, I, Robot, Da Vinci Code. N’en jetez plus !

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