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- Iron Man, de Jon Favreau (USA, 2008)
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Où ?
A l’UGC Normandie dans la salle Prestige, ses 850 places, ses fauteuils supra-mécènes, ses bandes-annonces des blockbusters à venir (Phénomènes, le nouveau Shyamalan = miam, Speed racer, le nouveau Wachowski = Houla ! Gros potentiel de navet et de mal de crâne)
Quand ?
Mardi soir, à 19h30
Avec qui ?
Plein de copains et mon frère, avec au final des avis très variés. La salle était relativement clairsemée (mais elle le paraît vite !), sûrement sous la double influence du beau temps et de
l’enchaînement de jours fériés
Et alors ?
John Rambo, Die hard 4, bientôt Indiana Jones :
en parallèle des films traitant du traumatisme post 11-septembre et de la guerre en Irak, les héros emblématiques de l’Amérique triomphante des années 80 sont bel et bien de retour. A l’origine,
le personnage de comic Tony Stark / Iron Man n’appartient pas à cette famille, puisqu’il a été créé pendant la guerre du Vietnam ; mais le 1er volet de l’adaptation au cinéma de ses
aventures est complètement dans l’esprit de l’époque Reagan (ou Bush fils, ce qui revient au même).
Remise au goût du jour, la naissance d’Iron Man a désormais lieu en Afghanistan. Les scènes prenant place dans cette partie du globe débordent d’un complexe de supériorité hypertrophié, qui
fait des afghans une bande de barbus ignares et pouilleux, tout juste bons à s’entretuer pour le plaisir – les méchants barbus n’ont aucune revendication de pouvoir ou d’argent, ils veulent juste
tuer les gentils barbus. Après la conclusion en apothéose de cette 1ère partie (Tony Stark, déguisé en boîte de conserve géante, se frayant un chemin dans les couloirs de la grotte où il était
retenu prisonnier – un gros candidat au titre de plus belle scène involontairement comique de l’année), le récit peut enfin se concentrer sur le seul type d’affrontement qui vaille : entre
américains blancs et riches.
Contrairement à l’immense majorité des super-héros, Tony Stark n’a aucun trauma intime qui le déchire : s’il choisit de passer à l’action en tant qu’Iron Man, c’est car il trouve
inacceptable que la société d’armements qu’il dirige fasse, sur une idée de son bras droit Obadiah Stane, des affaires avec n’importe qui (dont les méchants barbus) au lieu d’offrir l’exclusivité
de ses produits à l’armée américaine. Iron Man raconte donc un duel de PDG qui, en dehors de la posture messianique de l’un et de l’amour immodéré des bénéfices de l’autre, sont
dénués de toute personnalité.
L’idée aurait pu déboucher sur quelque chose de singulier, en profitant d’un casting décalé (Robert Downey Jr. est très bon, de même que Jeff Bridges et Gwyneth Paltrow) et en jouant sur
l’ancrage dans le quotidien et sur le pragmatisme des enjeux. Cela, le film l’effleure parfois, par exemple dans la scène de confrontation entre Stane et l’assistante de Stark, avec pour
arrière-plan un anonyme et grisâtre parking de zone industrielle. Mais pour arriver à ce résultat, il aurait fallu quelqu’un de plus talentueux que le réalisateur tâcheron Jon Favreau. Déjà peu
inspiré sur les aspects pratiques – le film est trop long, platement mis en scène et monté un peu n’importe comment -, Favreau pointe carrément aux abonnés absents lorsqu’il s’agit de proposer un
véritable point de vue, plus évolué qu’une fascination puérile pour les objets chers et/ou à la pointe de la technologie.
De ce fait, et bien que passable en termes de cinéma, Iron Man pourrait prendre dans le futur un intérêt historique en tant que 1er film mainstream à gros budget à être à
ce point imprégné de geek attitude dans ce qu’elle a de plus pur. Stark passe le tiers du film dans son atelier à bidouiller du code et des soudures, il ne sait que faire de son
assistante / petite amie un peu cruche (un pur cliché de copine de geek), et cerise sur le gâteau les rôles de
sidekicks ne sont plus tenus par des humains ou des animaux mais par des ordinateurs qui parlent – il y a même des blagues (si, si) entre Stark et son PC. Bienvenue au 21è siècle !