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- Cracks, de Jordan Scott (Angleterre, 2009)
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Où ?
A la maison, sur la VOD Canal+
Quand ?
Dimanche matin
Avec qui ?
Seul
Et alors ?
Cracks est le premier film de Jordan Scott, fille de Ridley et donc
quatrième membre (avec tonton
Tony et grand frère Jake) de la famille à être aujourd’hui en activité dans le cinéma. Ce long-métrage possède un défaut souvent associé aux premiers films : il ne va pas au bout du
développement de ses – bonnes – idées. Soit un bon décor (un pensionnat de jeunes filles isolé sur une île au large de l’Angleterre), un bon sujet (l’arrivée d’1 élément étranger perturbateur qui
fait voler en éclats l’équilibre des pouvoirs et des influences en place), et de belles intentions lyriques qui font que le film tient plus du conte que de la chronique. Même s’il se place à une
époque ancienne, dans les années 1930, Cracks ne repose d’ailleurs sur aucune « histoire vraie ». Mais l’exploitation que la réalisatrice fait de tout cela
reste en dedans par rapport à leur potentiel. Pendant trop longtemps, le scénario se limite à faire du décalque du Cercle des poètes disparus, avec des répliques bateau
sur la nécessité de l’émancipation personnelle et des scènes d’épicurisme clichés : le bain de minuit, la soirée déguisée et alcoolisée dans le dortoir. Il ne creuse son propre sillon, plus
violent et pulsionnel, que trop tard, dans un dernier quart d’heure (comprenant en particulier une impressionnante ratonnade au milieu d’une nature luxuriante) qui laisse enfin entrevoir
l’horizon que le film aurait pu ambitionner.
Et puis, ce n’est pas pour dénoncer mais l’autre gros obstacle qui empêche Cracks de pleinement s’accomplir est le jeu assez catastrophique d’Eva Green. Celle-ci est
complètement dépassée par le rôle adulte (de professeur/mentor) et ambivalent – la plupart de ses actions et motivations sont très sombres – qui lui a été attribué. Elle se fait ridiculiser par
les ados qui lui donnent la réplique, en particulier Juno Temple (Kaboom), excellente, et tire indubitablement le film vers le bas puisqu’elle est censée en être l’un des piliers. On suivra plus
volontiers la suite de la carrière de Jordan Scott que la sienne.