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Dites donc, c’est en train de devenir une rubrique régulière ce « Anéfé » revenant succinctement sur des films ou séries déjà évoqués, ou quoi ? A croire que Christine
Albanel a trouvé refuge sur ce blog après son parachutage sans parachute (oups, désolé Christine) du gouvernement.
Quoiqu’il en soit, de deux choses l’une :
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Le deuxième long-métrage des X-Files, I want to believe et « Régénération » en France, est définitivement un film-ovni (Oh-oh-oh. Je
n’arrive pas à croire qu’à ma connaissance, aucune critique traitant du film n’ait intégré ce calembour surpuissant). Toutes proportions gardées, Chris Carter élabore la même mystification
que Michael Mann avec son film Miami vice : ne récupérer d’une ancienne série culte que son titre et le budget confortable que celui-ci permet d’obtenir ; et avec
ce budget, n’en faire qu’à sa tête en ignorant royalement ce que studio et public attendent d’un blockbuster lambda. Plongé de bout en bout dans une ambiance visuelle étonnante de
mélancolie et d’engourdissement, I want to believe est rempli la majeure partie du temps par des scènes de conversations emplies de gravité où des personnages entre deux
âges (Mulder, Scully, Father Joe) se confient sans retenue ; sur leurs questionnements, leurs incertitudes, parfois leur désarroi à propos de la foi, du sens à donner à sa vie, de
l’importance réelle de nos actions passées et à venir. Sans rire, on est plus proche d’un Bergman que du premier Benjamin Gates venu. Et c’est très bien comme ça.
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Quant à la deuxième saison de Mad men, dont la diffusion a démarré il y a peu sur Canal +, elle confirme tout le bien que l’on était en droit de penser de cette série depuis
ses débuts (lire ici, par exemple). Même si le crash d’un
vol d’American Airlines ou le destin du bébé de Peggy sont de belles pistes bien exploitées, on ne trouve certes pas encore dans cette nouvelle fournée d’épisodes des intrigues aussi
renversantes qu’au cours de la première saison. Mais cela n’empêche pas la galerie de personnages mise en place par Matthew Weiner de continuer à planer plusieurs lieues au-dessus de
n’importe quelle autre série TV, même les plus géniales d’entre elles. Tous sont d’une complexité (dans leur comportement, leurs revirements, leur ambivalence) et d’une simplicité (dans les
problèmes auxquels ils doivent faire face au jour le jour) fascinantes. Au sommet de cette équipe trône Don Draper, qui est objectivement un bon père (il s’investit fortement dans
l’éducation de ses enfants), un mari amoureux et sur le plan professionnel un leader d’hommes irréprochable ; et qui dans le même temps regorge de troublantes zones d’ombre – son enfance
ignorée de tous, ses envies récurrentes d’aventures sexuelles, ses questionnements sur l’intérêt concret de son travail… Il est rarissime de voir se développer dans une série un
personnage aussi complet, aussi réel, qui existe par et pour lui-même sans servir aucune motivation narrative – de même pour tous ses collègues.