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- The mist, de Frank Darabont (USA, 2007)
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Où ?
A la maison, en DVD zone 2 amené par mon frère pour compléter la soirée Lost qui se résume désormais à un seul épisode (mais quel épisode
!)
Quand ?
Vendredi soir
Avec qui ?
Mon frère donc, et ma femme jusqu’à ce que les grosses bestioles venues d’une dimension parallèle deviennent trop grosses (et trop ressemblantes à des araignées)
Et alors ?
Le Cloverfield du pauvre. Bien qu’il soit loin
d’être dépourvu de qualités, The mist subit inévitablement le contrecoup de la coïncidence temporelle entre les sorties des deux films. Cloverfield montre la voie
du futur du film d’horreur ; The mist est un honnête représentant des techniques éprouvées du passé. Adaptation d’une nouvelle de Stephen King, budget que l’on sent étriqué,
bestioles qui compensent par leur laideur leur absence d’inventivité, casting composé d’acteurs abonnés aux séries B (avec Marcia Gay Hayden – Mystic river, entre autres – en
caution « cinéma de qualité ») : tout cela sent bon le téléfilm de deuxième partie de soirée sur M6, et n’est tiré vers le haut que grâce au talent de scénariste et de réalisateur de
Frank Darabont.
L’intérêt que celui-ci porte à l’œuvre de Stephen King – il en est à sa troisième adaptation, après Les évadés et La ligne verte – doit également participer au
cœur qu’il met à l’ouvrage. The mist tire de très bonnes choses du postulat mis en place par la nouvelle. Sur le fond, citons une très efficace mise en action (une tempête, la
brume qui commence à apparaître, une virée au supermarché et hop on n’en ressortira que plus d’une heure plus tard), et des échanges bien sentis sur l’éternel dilemme humain entre sauvagerie et civilisation. Dans la forme, King inspire à Darabont de superbes visions de cette brume qui recouvre tout, et de laquelle découlent tous
les partis pris d’éclairage et de réduction permanente de la profondeur de champ, de l’espace accessible aux protagonistes.
Sans le choc Cloverfield, The mist serait donc un bon divertissement, porté par de belles idées et juste un peu bridé par quelques excès – durée trop longue (un
peu), personnages tracés à gros traits (un peu). Mais voilà, Cloverfield va jusqu’au bout de ses idées là où Darabont s’est arrêté au milieu du gué. Ce dernier aussi concentre ses
efforts sur l’état de fragilité extrême des personnages, très vite condamnés à n’être que des morts en sursis faute de réels moyens de lutter contre l’élément surnaturel qui les assiège. Et
Darabont, tout autant que Matt Reeves et JJ Abrams, a l’idée de traduire visuellement cette précarité – une remarquable gestion des scènes de calme pour rendre encore plus terrifiants les
assauts, par effet de contraste, beaucoup de caméra à l’épaule, et des mouvements brusques et autres zooms qui reproduisent l’idée d’un événement filmé sur le vif par un des individus piégés dans
le supermarché. Simple reproduction ici, assimilation complète dans Cloverfield : toute la différence est là. Et tandis que le tandem Reeves-Abrams peut
« tranquillement » attendre dans Central Park que le monde explose, The mist se compromet, après avoir pourtant flirté avec le point de non-retour, dans une fin bâclée
et ambiguë tendance La guerre des mondes.
Non, pas par là ! C’est le chemin de la fin ratée
!
« mais si, je sens que c’est mon destin! une force gluante en forme tentacule me tire vers cette fin! »