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- La nuit au musée, de Shawn Levy (USA, 2006)
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Où ?
A la maison, en DVD zone 2
Quand ?
Jeudi soir
Avec qui ?
MaFemme et mon frère, après qu’il installé-désinstallé-réinstallé-redésinstallé Linux sur un de nos ordinateurs pendant quatre heures. Good job.
Et alors ?
La nuit au musée s’inscrit dans la tradition américaine du film de super-héros – non pas sous la forme d’une parodie (pour ça, Ben Stiller a fait Mystery Men),
mais en appliquant de manière très studieuse les conventions du genre. Larry, le héros, mène une double vie : loser anonyme le jour, il devient durant la nuit le seul gardien d’un musée – et
pas n’importe lequel : le Muséum d’histoire naturelle de New York, entièrement reconstitué en studio – dont toutes les pièces prennent alors vie, jusqu’au lever du soleil. Dans le cadre de
cette mission, Larry a aussi son costume (son uniforme de gardien), et ses accessoires (sa lampe-torche et son trousseau de clés). Il a même un mentor, qui n’est nulle autre que l’initiateur
du musée et Président des Etats-Unis Theodore Roosevelt (enfin, sa statue de cire qui orne le hall d’entrée du musée). La progression du récit suit pas à pas toutes les étapes du parcours
initiatique d’un héros en devenir : présentation de ce dernier avant que tout se mette en branle, découverte des pouvoirs, des responsabilités, du terrain d’action, et pour conclure de façon
enlevée un court face-à-face avec un bad guy, histoire de tester un peu l’apprentissage des leçons théoriques.
Le squelette de La nuit au musée est donc sensiblement le même que celui de Spider-Man. Là où les chemins des deux films se séparent, c’est bien sûr dans la
tonalité retenue. Avec Ben Stiller, ses grimaces et ses chutes comme héros, Robin Williams comme mentor, et des miniatures de dioramas ainsi que des animaux de tous les continents et de tous les
âges pour grossir les rangs des protagonistes, on peut s’attendre à ce que les enjeux et les épreuves de La nuit au musée n’aillent pas fouiller en profondeur l’âme humaine. Il
s’agit plutôt de jouer à lancer le nonosse au T-Rex, faire cohabiter les mini-cowboys et les mini-soldats de l’empire romain, anticiper les farces d’un singe capucin, etc. Un joyeux tohu-bohu
enfantin, donc. Auquel on adhère pleinement car le film met, avec entrain, la rigueur de son canevas de base au service d’un scénario de plus en plus décousu – ce qui, dans le cas présent, est
une bonne chose. Après un démarrage laborieux, La nuit au musée trouve son rythme (remuant) de croisière en se désintéressant de manière de plus en plus manifeste de l’exigence de
continuité et de cohérence entre les péripéties ; exactement comme un enfant, une fois qu’il a trouvé comme soulever le lourd couvercle de son coffre à jouets, se met à les sortir tous en
même temps et à les faire interagir dans des situations anarchiques et sujettes à des changements soudains. Ajoutez à cela un casting de seconds rôles inspiré (Ricky Gervais, le duo déchaîné Owen
Wilson – Steve Coogan) et une bonne dose de répliques saillantes (« Who’s evolved ? »), et le tour est joué : La nuit au musée est le plus drôle des
films de super-héros sérieux.
[La suite sortie l’an dernier, prise d’inflation à tous les
niveaux – plus de budgets, plus d’effets spéciaux, plus de guest stars, plus de méchants… – ne réédite pas totalement cette performance.]