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Inattendu – et captivant – recentrage sur les personnages et
leur mental dans le troisième épisode de la dernière saison de Lost, What Kate does. Un mental qui, dans la « réalité-Île », est au plus bas. Ça peut se
comprendre : après avoir (au choix) quitté l’Île ou fait d’incontrôlables sauts de puce dans le temps, puis s’être tous retrouvés en 1977 pour faire exploser d’un commun accord, et au péril
de leur vie, une tête nucléaire supposée tout ramener comme avant. Alors quand vous en êtes arrivés délibérément à une telle extrémité, avec pour résultat un échec surpassant tous vos échecs
passés, il y a bien de quoi se sentir comme une merde.
Loin de la tornade de nouvelles situations et de nouveaux dangers et conflits qui tonnait dans l’introduction de cette saison, What
Kate does est donc étonnamment posé, statique. En surface, il ne s’y passe pas grand-chose. Nos héros défaits sont bien trop occupés à contempler la profondeur du trou au fond duquel ils ont
été projetés, pour avoir dans l’immédiat la moindre velléité d’action. En dehors du mort-vivant-infecté Sayid qui ne comprend rien à ce qui lui arrive, les deux plus atteints sont Jack et Sawyer.
Les mêmes qui s’étaient jetés dans un combat à mains nues d’une violence inouïe dans The Incident, et qui se retrouvent maintenant plongés dans un même état d’hébétude et d’accablement terminal. A cet instant de la série, l’un et
l’autre n’ont concrètement plus aucune raison de vivre ; la manière dont ils ont conduit leur vie ces dernières années (en leader de groupe, et en amoureux transi et responsable) faisant
l’objet d’une condamnation sans appel. Ils sont pour tout dire à peine plus enviables que le défunt Locke.
Que Lost prenne le temps, alors que la fin
est proche, de s’attarder sur de tels drames individuels – et qu’elle ait les moyens de le faire si bien – montre une fois de plus à quel point cette série écrase toute la concurrence. Dans le
même temps, quelques pions sont tout de même avancés sur l’échiquier pour préparer de nouvelles offensives scénaristiques. Celles-ci promettent d’être toujours aussi ambiguës. S’y trouve
reproduit en miniature le schéma directeur de cette sixième saison : deux réalités également valides mais incompatibles s’affrontent devant nos yeux.
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il a été communément admis que Jacob était le gentil et le Smoke Monster le méchant. Mais les disciples hippies-shaolin de Jacob, avec leur doctrine de secret absolu à l’égard des héros (dont
on ne sait s’ils sont leurs hôtes ou leurs prisonniers) et leurs tentatives d’empoisonnement dont Jack serait l’exécutant involontaire, emploient des techniques que l’on aurait plutôt
imaginer être l’apanage du camp d’en face. -
la fin de l’épisode propose un cas encore plus éclatant. Dogen, le chef des hippies-shaolin, déclare que Claire a elle aussi été infectée. Suit une scène nous révélant une Claire qui, dans la
« réalité-Île », a repris tous les attributs de Rousseau ; celle-là même qui avait sombré dans la paranoïa en luttant contre
des personnes infectées.
Ces deux situations sont pour le moment insolubles. Pourvu que ça dure.
Je m’aperçois que je n’ai pas parlé de la « réalité-Los Angeles ». Celle-ci est moins marquante que la « réalité-Île », les personnages y étant (pour l’instant) moins soumis à
des épreuves terribles. Mais le déséquilibre entre les deux récits est autrement moins criant qu’au cours de la saison 5 entre les Oceanic Six et les sauts dans le temps sur l’Île.
Avec les Oceanic Six, on attendait uniquement qu’ils arrivent au bout de leur chemin, et trouvent le moyen de retourner sur l’Île. Dans la « réalité-Los Angeles », on n’a pas le début
d’une idée de ce qu’est le bout du chemin… ce qui est forcément très excitant. Comme je l’ai dit dans mon podcast de la semaine dernière, absolument tout est possible. Cette fois, un duo Kate –
Claire et un petit coucou d’Ethan. Et demain ?