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- Dog pound, de Kim Chapiron (USA, 2010)
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Où ?
Au ciné-cité les Halles
Quand ?
Lundi soir, à 22h30
Avec qui ?
Seul
Et alors ?
Les réalisateurs qui en ont la charge l’oublient parfois, mais la principale chose que l’on attend d’une série B est qu’elle fasse le boulot. Le reste – impact du message, brio de la réalisation,
du scénario, de l’interprétation – est le bienvenu mais est aussi accessoire. Tandis que si un film d’horreur ne fait pas peur, ou si une comédie ne fait pas rire, l’échec est difficile à nier.
Dog pound fait le boulot, en ne gardant du genre film de prison qui l’accueille que sa colonne vertébrale ; soit les deux règles de la loi du plus fort, et de la
violence qui n’engendre que la violence. Sur ces bases, chaque jour apporte son lot de provocations, de confrontations et de représailles dans l’enceinte de la prison pour mineurs où le film
prend place. L’aboutissement inévitable d’un tel pourrissement permanent est une explosion générale et incontrôlable de sauvagerie ; mais le film est à combustion lente, et il joue avec nos
attentes en repoussant sciemment cette échéance autant que la montée en puissance qui devrait nous y mener. C’est une variation sur le thème « jusqu’ici tout va bien », les différentes
forces en présence (détenus chefs de bandes, souffre-douleurs, gardiens) multipliant les heurts tout en feignant de croire que la paix sociale règne pleinement.
Ce faux rythme est une bonne surprise, qui tient l’hystérie grandguignolesque à bonne distance et assure une atmosphère plus conforme au fait que les personnages sont des délinquants mais aussi
des enfants. Tous ont encore en eux un fond de fragilité, d’irrésolution. Toutefois, ce rythme fait aussi affleurer à la surface les points faibles du film : une mise en scène que l’on
surprend à traîner et à se répéter dans les scènes de transition, comme si le seuil de 90 minutes était une durée à atteindre obligatoirement ; un script décousu, capable de poser des
éléments qu’il n’utilisera jamais (le code couleur des vêtements des prisonniers, selon leur conduite) et d’adapter le degré de surveillance des gardes, parfois aveugles et parfois omniprésents,
à ses besoins de dramaturgie. Dog pound progresse ainsi pendant longtemps entre deux eaux, efficace mais irrégulier, pas mauvais mais pas totalement convaincant. La
balance penche dans le dernier quart d’heure, du bon côté. Tous les incendies potentiels y démarrent en même temps, avec pour effet une escalade de violence incontrôlable aux conséquences soudain
réellement graves – dont des morts ; et la sécheresse antipsychologique affichée par le film révèle alors tout son bien-fondé. Dog pound ne juge pas, n’interprète pas,
il montre. Il fait le boulot. Et ce qu’il déclenche comme pensées et conclusions dans notre esprit (le terrible constat d’échec de la logique vue à l’œuvre, l’état de victime, au bout du compte,
de ces prisonniers mineurs) par cette simple exposition à nu prouve que le boulot a été bien fait.