• Hellboy 2 : les légions d’Or maudites, de Guillermo Del Toro (USA, 2008)

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Où ?

Au ciné-cité les Halles, en avant-première (pas pour de rire : le film sort dans 3 semaines), avec un petit coucou de Guillermo Del Toro avant le film, très sympa malgré – ou grâce à ?
– son anglais massacré avec un accent mexicain à couper au couteau

Quand ?

Lundi soir

Avec qui ?

Mon frère

Et alors ?

Steven Spielberg et George Lucas peuvent bien commettre des horreurs comme Indiana Jones et le royaume du crâne de cristal jusqu’à la fin de leurs jours : leur successeur est là, en la personne de Guillermo Del Toro.
Depuis une dizaine d’années, le cinéaste mexicain aux allures de jumeau séparé à la naissance de Peter Jackson -dont il est sur le point de reprendre le flambeau de la Terre du Milieu en
s’attaquant à une adaptation de Bilbo le hobbit) enchaîne en effet les projets qui parviennent à mêler sens du divertissement dédié au public et patte personnelle. Après le diptyque
aussi brillant qu’antagoniste formé par L’échine du diable et Blade 2, ses 3 derniers longs-métrages (Hellboy, Le labyrinthe de Pan
qui lui a offert la reconnaissance critique – Cannes, et 3 oscars – et ce Hellboy 2) forment une trilogie homogène, oeuvre d’un réalisateur qui a trouvé une voie, un style, une
maîtrise qui donnent le sentiment agréable de rouler tous seuls.

Les 2 pré-retraités cités en ouverture de cet article prennent avec Hellboy 2 un sérieux coup de vieux. Lucas, parce qu’une séquence du film (au marché des trolls, mais si, celui
dont l’entrée est caché sous la partie Est du pont de Brooklyn) prend le relais de la découverte de Tatooine dans La guerre des étoiles comme réussite brillante d’immersion
visuelle, sonore, tactile presque dans un univers fantasmagorique grouillant de vie, où chaque figurant, chaque accessoire ouvre sur une infinité d’imaginaires. Pour Spielberg, le choc est encore
plus rude : c’est tout Indiana Jones et le temple maudit que Del Toro dépoussière et se réapproprie. Depuis le Temple maudit (il y a 25 ans donc), aucun film
n’avait su à ce point assumer sa gratuité, l’enrober de mille trouvailles formelles et de scénario, et ainsi la partager toute entière avec le spectateur ravi qu’un grand enfant espiègle et
rêveur vienne parler directement à sa propre part espiègle et rêveuse. Del Toro est tellement à son aise qu’il se permet d’inventer de nouveaux personnages ou d’en mettre en avant certains
improbables (dont l’inénarrable Johann Krauss, soutien allemand en scaphandre – je n’en dirai pas plus – de l’équipe menée par Hellboy) et de plonger le film tout entier dans de la pure comédie.
Voilà : Hellboy 2 est la première comédie de Guillermo Del Toro. Et, d’une bagarre entre Hellboy et un ectoplasme caché dans des casiers à une cuite à la bière qui tourne au
karaoké, on rit aux larmes plus d’une fois devant le film.

Cette tournure légère prise par le cinéaste ne va pas sans quelques sacrifices. Ainsi, le scénario est – volontairement – assez peu recherché, photocopiant l’enchaînement de péripéties du premier
film pour mieux servir de support aux gags, et aux monumentaux morceaux de bravoure d’action pure dont on sait depuis Blade 2 que Del Toro a le secret (pour ceux qui ne le
connaissent pas, disons juste que l’homme est celui qui aujourd’hui maîtrise le mieux la combinaison des effets spéciaux à l’ancienne et des images de synthèse). De plus, le film pêche là où le
premier volet prenait tout son intérêt et compensait un essoufflement certain dans sa seconde moitié : les émotions des personnages, avec une des plus belles d’enterrement du cinéma, un discours
malin sur l’inné et l’acquis, et surtout un génial décalage du climax du film depuis le combat contre le gros monstre vers le baiser final [note : oui, je profite de ce paragraphe pour
faire une mini-chronique de Hellboy premier du nom]. On ne retrouve pas la même magie dans Hellboy 2, à l’exception de quelques belles scènes sur le
couple Hellboy / Liz – citons la confrontation avec l’Ange de la Mort, merveille d’art gothique et de drame intimiste. Tout ce qui touche au peuple des Elfes laisse ainsi plus ou moins
indifférent [note 2 : le final du Labyrinthe de Pan m'avait fait le même non-effet, donc certains y trouveront sûrement leur compte]. Mais franchement, qui s’en soucie ? Haletant,
mouvementé, stupéfiant de beauté, drôle, Hellboy 2 prouve l’éternelle jeunesse de la magie du cinéma populaire. Avec un héros rouge, cornu et bourru.

3 réponses à “Hellboy 2 : les légions d’Or maudites, de Guillermo Del Toro (USA, 2008)”

  1. StivMakKouin dit :

    Hoy ! Ca t’a plus suffisamment pour aller le revoir avec une ligue de gentlemen (forcément extraordinaires) d’ici 3 semaines ?

    Le Charlie sera de retour de vacaciones à ce moment là.

  2. <a href="http://cine-partout-tout dit :

    Bonsoir monsieur Stéphane NobleCanard,

    cela me semble devoir être une très bonne initiative que de retourner voir en bonne compagnie cet excellent film.
    et pour répondre à une autre question que vous me posez par ailleurs, je me ferai une joie de vous amener le DVD du premier volet !

  3. <a href="http://cine-partout-tout dit :

    Bonsoir monsieur Stéphane NobleCanard,

    cela me semble devoir être une très bonne initiative que de retourner voir en bonne compagnie cet excellent film.
    et pour répondre à une autre question que vous me posez par ailleurs, je me ferai une joie de vous amener le DVD du premier volet !