• Next, de Lee Tamahori (USA, 2007)

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Où ?

A la maison, enregistré sur TF1 (dans une VF au rabais, qui n’aide assurément la cause du film)

Quand ?

Jeudi soir, la semaine dernière

Avec qui ?

Seul

Et alors ?

Les scénaristes de Next ne se sont pas contentés de trahir la nouvelle géniale (une de ses meilleures) de Philip K. Dick L’homme doré dans l’utilisation qu’ils en font ; ils l’ont carrément balancée par terre et faite exploser en mille morceaux avant même d’en tirer quoique ce soit. Et « quoique ce soit », ici, est à comprendre comme « n’importe quoi » – à un niveau rarement atteint. C’est comme si les notes de lecture sur les idées de la nouvelle s’étaient retrouvées mélangées avec des rebuts promis au broyeur d’un quelconque studio hollywoodien, des pages et des pages pleines des pires inepties et poncifs remplissant les scripts des navets de dernière zone. Des terroristes étrangers, une bombe atomique égarée, des agents du FBI, des poursuites en voitures aux dégâts collatéraux se chiffrant avec beaucoup de zéros, des face-à-face virils avec des flingues, un flirt-coup de foudre entre le héros et une fille parfaite (pleine de sensualité dans le lit bientôt conjugal, et de bonté vis-à-vis du monde extérieur ; tour à tour Emmanuelle et Sœur Emmanuelle)… L’ensemble est agencé n’importe comment, et comprimé au chausse-pied pour tenir en 1h30 – une durée complètement inepte pour un thriller ne reposant pas sur un principe de huis-clos ou de temps réel.

Et le don de vision du futur possédé par le héros, dans tout ça ? Il est ratiboisé d’entrée (adepte du précepte « pour vivre heureux vivons cachés », notre homme se contente d’en faire usage à Las Vegas dans le cadre d’1 numéro de prestidigitateur et pour gagner juste ce qu’il faut au casino), et par la suite est à géométrie tellement variable en fonction des besoins du scénario que ça en devient grotesque. Le summum est atteint avec l’affligeante pirouette finale, qui se croit maligne en effaçant d’un trait de script l’heure de film que l’on vient de suivre. Sont à sauver du désastre les deux seuls moments où le principe de base du film est en mesure de montrer sa puissance : une scène de drague à la Un jour sans fin, et une discussion qui n’a en fait pas encore (et n’aura jamais) lieu, où l’effet de brouillage entre visions et réalité fonctionne pleinement.

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